Leica (re)lance le M6, son génial appareil photo à 5 000 euros


Jadis très apprécié des photographes argentiques pour son silence et sa robustesse, le M6 revient en production chez Leica. Alors qu’un vent nouveau souffle sur les pellicules que tout le monde s’arrache – les prix explosent – Leica est le dernier grand nom de la photo à proposer un appareil argentique neuf. Et donc garanti.

Dans le monde de l’électronique, ce serait un dinosaure. Mais dans celui, plus que centenaire, de la photo appelons-le un « ancien » : le M6, de Leica, revient. Oui, vous avez bien lu, nous ne parlons pas du successeur du M11 lancé l’an dernier avec son capteur 60 Mpix. Non, nous parlons d’un aïeul du boîtier télémétrique numérique actuel de Leica, d’un ancêtre argentique. Avec des pellicules, donc.

Le M6 était un appareil toujours très mécanique, qui laissait peu de place à l'électronique
Le M6 était un appareil toujours très mécanique, qui laissait peu de place à l’électronique.

Le Leica M6 (et sa déclinaison TTL) fut un peu le sommet de l’art de Leica en matière de boîtier. Si d’autres comme le M4 ou le M7 ont leurs lettres de noblesses (et tout le monde semble détester le M5, ce qui est injuste), le M6 est un boîtier à part. Alors que le M7 contenait un obturateur à commande électronique, le M6 reste sur des bases très mécaniques. Ainsi, même si la cellule (qui mesure la lumière) n’est plus alimentée parce que votre pile est morte, le photographe qui connaissait ses lumières, ses vitesses et ses expositions pouvait continuer de travailler tant qu’il y avait des pellicules – et de la lumière, cela va sans dire. Autre avantage, notamment pour les reporters : son obturateur à toile (en tissu) était bien plus silencieux que tous les obturateurs mécaniques en métal. Ce qui faisait du M6 l’appareil le plus silencieux du monde.

Le Leica M6 TTL, dernière évolution technique du M6, prônait déjà le classicisme.
Le Leica M6 TTL, dernière évolution technique du M6 (1998), prônait déjà le classicisme.

Le succès du M6 fut réel puisque Leica, qui a toujours été une marque chère, revendique 175 000 boîtiers vendus entre 1984 et 2002, soit un peu moins de 10 000 boîtiers par an. Ce qui est considérable pour un appareil assemblé entièrement à la main et dont le télémètre seul intègre plus de 100 pièces. Une pièce d’orfèvre qui revient. En mieux.

Le même, en mieux… et en plus cher

S’il a les forces mécaniques de son aïeul, le M6 nouveau profite de quelques avancées techniques. Les pièces optiques du télémètre profitent de traitement de surface de nouvelle génération. Le posemètre indique enfin la bonne exposition par un marqueur (un point rouge), la pile offre enfin (encore) un état de son usure, etc. Sans révolutionner le genre, le M6 2022 est tout à la fois 100% fidèle à son modèle, mais apporte des touches de robustesse et de précision supplémentaires.
Encore mieux : côté durabilité, le zinc moulé de la version originale fait place à du laiton massif usiné “rehaussé d’une laque noire résistante à l’abrasion“. De solide, il devrait donc passer à très solide. Des améliorations bienvenues sur un boîtier qui, on l’espère pour ses acheteurs, durera aussi longtemps que son prédécesseur – les M6 produits sont toujours réparables et fonctionnent pour la plupart très bien en 2022. Leica c’est cher, mais (généralement) ça dure.

Le Leica M6, comme tous les boîtiers de Leica, est encore totalement assemblé à la main en Europe.
Le Leica M6, comme tous les boîtiers de Leica, est encore totalement assemblé à la main en Europe.

Tout cela est bel et bien, dans un monde tout numérisé qui a besoin de ralentir et se tourner vers ses racines – va-t-on voir le même phénomène qu’avec le vinyle ? Mais cela a un prix : le Leica M6 sera disponible à partir du 3 novembre prochain à 5 050 €. Ce qui vous permet de mettre un prix sur la partie numérique du M11 qui coûte, lui, 8 750 €.



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